Vendredi soir, avec sa victoire sur 400 m haies, Lea Sprunger (COVA Nyon) est entrée dans l’histoire de l’athlétisme en devenant la première championne d’Europe suisse. La nuit qui a suivi fut courte.
Dans une tente portant l’inscription « Victory Home » Sprunger attend avec son entraîneur Laurent Meuwly le grand moment, la remise de la médaille d’or à la Breitscheidplatz, au cœur de Berlin. Beaucoup de supporters suisses sont présents et fêtent frénétiquement la Vaudoise sur le chemin du podium. Quand elle s’y trouve, elle cache tout à coup son visage dans les mains: parmi les spectateurs elle découvre son frère, elle ne savait pas qu’il était à Berlin. Pendant l’hymne national elle ne peut retenir quelques larmes.
« Je ne peux pas vraiment dire ce qui s’est passé sur le podium », raconte Sprunger. « J’ai vu toute ma famille et l’émotion m’a submergée. On repense à toute la saison ». A-t-elle aussi pensé aux périodes difficiles qu’elle a vécues sur le chemin de l’or européen? « Non. Toute la semaine j’ai été positive. Je savais de quoi j’étais capable. » Après la course elle a simplement été soulagée, car elle s’était elle-même mis beaucoup de pression avec le but de gagner la médaille d’or aux CE. « Je réalise lentement, que j’ai réussi. »
Sprunger a fêté son triomphe en ville avec sa famille et ses amis. «J’ai dormi environ deux heures et j’ai bu un peu plus que du vin », c’est ainsi qu’elle décrit la nuit.
La fête au Fan-Event de Swiss Athletics
Après la remise des médailles, le calme n’est pas revenu. Elle avait rendez-vous avec les fans suisses au Tiergarten, où, médaille autour du cou, elle a une nouvelle fois été fêtée et s’est prêtée au jeu des photos avec ses supporters. Là elle s’est offert une pizza, finalement le succès sportif est associé à de grands sacrifices. Parmi le public se trouvait aussi le Schaffhousois Hansjörg Wirz, président de l’Association européenne d’athlétisme de 1999 à 2015 – et ancien coureur de haies.
Malgré toutes les festivités, Sprunger n’oublie pas que le week-end prochain elle doit être prête pour le meeting Diamond-League à Birmingham. Ensuite Weltklasse Zürich au Letzigrund est au programme. Elle est convaincue que le nouveau statut sera positif pour l’avenir. « Maintenant je suis championne d’Europe et je vais le rester pendant les deux prochaines années. »
« C’est une belle histoire »
Laurent Meuwly est également soulagé après tous les hauts et bas. Le Romand entraîne Sprunger depuis qu’elle a 17 ans. « C’est une belle histoire qui n’arrive pas tous les jours », estime Meuwly. « Ce fut un développement à long terme ». Certes il pensait déjà au sprint long pour Sprunger en 2010. Après qu’elle ait mis fin à sa carrière d’athlète multiple, il a tout d’abord développé avec elle la vitesse de base sur 200 m, avec l’arrière-pensée qu’elle ne pouvait se qualifier à court terme que dans cette discipline pour des grandes manifestations.
Quand Sprunger a passé au 400 m haies en 2015, elle était déjà tellement forte physiquement, qu’il ne lui restait « plus qu’à apprendre » les composantes techniques et tactiques, raison pour laquelle elle a été capable de décrocher la médaille de bronze aux CE 2016 déjà. Meuwly veut maintenant passer avec elle à l’étape suivante. Le rêve est une médaille olympique en 2020 à Tokyo. « Ce serait incroyable », déclare Meuwly. Il sait exactement ce dont elle a besoin pour cela: plus d’expérience sur 400 m haies.
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(ats)